XVIIIe siècle
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Sommaire:
I. Forewords
II. The First Salons
Présentation : T. Belleguic, «La matière de l’art :Diderot et l’expérience esthétique dans les premiers Salons» ; S. Agin, «The Development of Diderot’s Salons and the Shifting Boundary of Representational Language» ; M. Delon, «Les Essais sur la peinture ou la place de la théorie» ; S. Lojkine, «Le problème de la description dans les Salons de Diderot» ; M. Rioux-Beaulne, «Note sur la communication des passions en peinture : le Salon de 1763» ; F. Boulerie, «Diderot et le vocabulaire technique de l’art : des premiers Salons aux Essais sur la peinture» ; M. Hobson, «Le temps de la couleur : le Salon de 1763 de Diderot» ; K. Kovács, «La couleur et le sentiment de la chair dans les premiers Salons de Diderot» ; S. Genand, «L’oeil ravi : violences du regarddans les premiers Salons de Diderot» ; J.-C. Abramovici, «Voir le nu dans les premiers Salons» ; P. Pelckmans, «La violence du sacré dans les premiers Salons» ; G. Cammagre, «Diderot dans les Salons : enjeux rhétoriques et esthétiques de la représentation de soi » ; K. E. Tunstall, «Paradoxe sur le portrait : autoportrait de Diderot en Montaigne» ; Bernadette Fort, «Intertextuality and Iconoclasm: Diderot’s Salon of 1775».
III. Miscellaneous articles
A. Wall, «Curiosity printed on several Faces, including Diderot’s» ; P. von Held, «Mad Mimetics: Alienation and Theatricality in the Figure of the Neveu de rameau» ; J.-P. Cléro, «Le savoir des fictions chez Diderot : la prosopopée de la fiction» ; R. Trousson, «Diderot au théâtre».
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Inventeur du néologisme « déontologie », le philosophe anglais Jeremy Bentham (1748-1832) lui donnait pour but de fixer ce qui doit être sous l'égide du principe de l'utilité, de concilier les intérêts privés et les intérêts publics.
Emmanuelle de Champs explore la branche politique de la déontologie benthamienne, l'art du législateur, celui du droit constitutionnel, et la dimension morale de l'utilitarisme, qu’elle juge centrale dans le système philosophique benthamien. Elle montre que la théorie du langage et de la connaissance (dite "théorie des fictions") est une véritable condition de possibilité de la réflexion politique: il s'agit de forger les outils nécessaires à l'élaboration d'une morale de l'action publique. Loin d'être le produit d'une conversion tardive à la démocratie, la réflexion constitutionnelle habite l'œuvre de Bentham dès le début des années 1770. Au cours des années, elle se nourrit des Révolutions américaine et française, de la montée des revendications radicales en Grande-Bretagne, puis des révolutions libérales du sud de l'Europe et d'Amérique latine au début du XIXe siècle.
Etudiée dans son contexte, la déontologie politique benthamienne s'inscrit dans un dialogue avec Montesquieu et Blackstone, Burke et Paine, Mill et Macaulay. Elle apparaît alors comme une étape majeure dans l'histoire des idées politiques occidentales.
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Parmi les termes auxquels recourent le plus volontiers les contemporains de Watteau pour évoquer sa peinture se distinguent les mots de nouveauté et de charme, tandis que l’artiste, mort à moins de quarante ans, est qualifié de peintre célèbre. Il n’y a probablement guère de peintres dont le succès ait été aussi extraordinaire. Travaillant hors des milieux de cour et de ceux du mécénat traditionnel, Watteau parvient en quatre ans à la célébrité, ainsi qu’à la reconnaissance par les institutions politiques, financières et artistiques. L’ensemble de son œuvre est gravé dans les années qui suivent son décès prématuré.
Christian Michel, sur les bases d’une documentation renouvelée, analyse les fondements de ce succès et reconstitue le système d’évaluation de la peinture dans les différents milieux – amateurs, artistes, marchands – qui ont acquis des tableaux de Watteau et ont contribué à sa vogue. Ce faisant, l’étude de la réception de Watteau par ses contemporains conduit tout aussi bien à s’interroger sur les processus qui ont mené à une toute autre lecture chez les historiens ultérieurs et sur les modes d’approche prisés de nos jours.
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Venant combler une lacune ressentie par tous les spécialistes et rendre d'éminents services aux bibliothécaires et aux dix-huitiémistes, Pierre M. Conlon, professeur émérite de Mc Master University à Toronto, donne, depuis 1983, la bibliographie chronologique de la première édition des ouvrages publiés durant le XVIIIe siècle par des écrivains français. Une enquête minutieuse à travers les bibliographies et les catalogues édités, mais aussi des recherches approfondies dans les bibliothèques françaises de Paris et de la province, et dans des bibliothèques étrangères, lui ont permis de parfaire cette bibliographie qui couvre la période allant de 1716 à 1789.
Soucieux que sa bibliographie reflète le caractère encyclopédique des intérêts manifestés par les écrivains et les érudits du XVIIIe siècle, l'auteur répertorie les ouvrages se rattachant à des domaines aussi variés que la philosophie, la religion, les sciences et l'histoire. Les documents purement administratifs, les lois et les statuts, ainsi que les factums pour lesquels il existe, en partie du moins, des répertoires publiés, ont été exclus du recensement.
L'ampleur des recherches et des dépouillements est attestée par la liste des sources utilisées et celle des bibliothèques citées, énumérées en tête de chaque tome.
Tome XXIV:
Durant les dernières années du règne de Louis XVI, la détérioration des conditions de vie du peuple est flagrante. Les Français vivent pour la plupart dans la pauvreté. Au début de 1789, un faisceau de circonstances contribua à rendre leur existence plus difficile encore. La médiocrité des récoltes en 1788 avait provoqué le renchérissement des denrées alimentaires. Le chômage était endémique.
Pour chaque année, on dispose de deux listes alphabétiques, l'une des ouvrages anonymes, l'autre des auteurs, avec une numération continue. La notice bibliographique est suivie de la localisation de l'ouvrage dans les bibliothèques, l'exemplaire examiné par l'auteur étant distingué par un astérisque.
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Le siècle des Lumières, période charnière pour l’histoire du livre et de l’édition, est marqué en France par deux processus contradictoires: alors que les principes d’encadrement étatique de la production imprimée sont réaffi rmés avec constance, l’élargissement des publics du livre, la croissance de la demande de textes nouveaux et l’internationalisation de l’offre imprimée en langue française rendent en grande partie caduques ces velléités de contrôle. Le caractère paradoxal de cette situation est particulièrement sensible à Paris, premier centre d’édition du royaume et haut lieu de consommation de l’imprimé. S’intégrant dans l’enquête plus vaste menée à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine sur la Prosopographie des gens du livre en France au XVIIIe siècle, et faisant suite au premier volume de la collection, Lumières du Nord, le présent Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris prend en considération le monde du livre dans toute sa diversité. Fondé sur l’utilisation de sources pour la plupart inédites, il réunit 502 notices biographiques d’hommes et de femmes libraires, imprimeurs ou fondeurs de caractères, mais aussi vendeurs de livres ou simples colporteurs. Se dessine ainsi une image contrastée des modes de diffusion et de circulation de l’imprimé dans la société de l’Ancien Régime fi nissant.
Frédéric Barbier, Sabine Juratic et Annick Mellerio sont respectivement directeur de recherche, chargée de recherche et ingénieur à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (CNRS / Ecole normale supérieure). Directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, Frédéric Barbier a récemment publié L’Europe de Gutenberg. Le livre et l’invention de la modernité occidentale, xiiie-xvie siècle (Paris, Belin). Sabine Juratic est l’auteur d’une thèse sur Le monde du livre à Paris entre absolutisme et Lumières. Avec Annick Mellerio, elle collabore à l’édition, sous la direction de Daniel Roche et de Pascal Bastien, du journal tenu entre 1764 et 1789 par le libraire parisien Siméon-Prosper Hardy.
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Venant combler une lacune ressentie par tous les spécialistes et rendre d'éminents services aux bibliothécaires et aux dix-huitiémistes, Pierre M. Conlon, professeur émérite de Mc Master University à Toronto, donne, depuis 1983, la bibliographie chronologique de la première édition des ouvrages publiés durant le XVIIIe siècle par des écrivains français. Une enquête minutieuse à travers les bibliographies et les catalogues édités, mais aussi des recherches approfondies dans les bibliothèques françaises de Paris et de la province, et dans des bibliothèques étrangères, lui ont permis de parfaire cette bibliographie qui couvre la période allant de 1716 à 1789.
Soucieux que sa bibliographie reflète le caractère encyclopédique des intérêts manifestés par les écrivains et les érudits du XVIIIe siècle, l'auteur répertorie les ouvrages se rattachant à des domaines aussi variés que la philosophie, la religion, les sciences et l'histoire. Les documents purement administratifs, les lois et les statuts, ainsi que les factums pour lesquels il existe, en partie du moins, des répertoires publiés, ont été exclus du recensement.
L'ampleur des recherches et des dépouillements est attestée par la liste des sources utilisées et celle des bibliothèques citées, énumérées en tête de chaque tome.
Tome XXIV:
Durant les dernières années du règne de Louis XVI, la détérioration des conditions de vie du peuple est flagrante. Les Français vivent pour la plupart dans la pauvreté. Au début de 1789, un faisceau de circonstances contribua à rendre leur existence plus difficile encore. La médiocrité des récoltes en 1788 avait provoqué le renchérissement des denrées alimentaires. Le chômage était endémique.
Pour chaque année, on dispose de deux listes alphabétiques, l'une des ouvrages anonymes, l'autre des auteurs, avec une numération continue. La notice bibliographique est suivie de la localisation de l'ouvrage dans les bibliothèques, l'exemplaire examiné par l'auteur étant distingué par un astérisque.
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Entre 1751 et 1772, best seller européen, l'Encyclopédie Diderot et d'Alembert illustre l'encyclopédisme selon les Lumières. Confrontant la critique philosophique, l'esprit voltairien, le naturalisme et l'empirisme lockien, elle assemble les « branches infiniment variées » de la connaissance humaine en inventoriant les « sciences, les arts et les métiers ». L'entreprise matérielle et intellectuelle des encyclopédistes est aujourd'hui bien connue. A contrario, l'Encyclopédie méthodique l'est moins. Conçue à Paris par le capitaliste de la librairie Charles-Joseph Panckoucke, puis éditée entre 1782 et 1832 par lui, par son gendre Henri Agasse et finalement par sa fille Pauline Agasse, l'«encyclopédie suprême» est constituée de plus de 200 volumes illustrés d'environ 6500 planches gravées. Mise en vente par souscription sous le règne de Louis XVI, continuée durant la Révolution et l'Empire malgré l'inflation et les troubles politiques, difficilement terminée sous la monarchie de Juillet, l'Encyclopédie méthodique une fois achevée est cinq fois plus volumineuse que les 25000 pages de l'Encyclopédie Diderot et d'Alembert. Penser la complexité épistémologique des cinquante dictionnaires spécialisés qui constituent la Méthodique : tel est l'objectif de cet ouvrage collectif. Il est le premier à être consacré en français à la dernière encyclopédie des Lumières, laquelle, à l'aube du positivisme, oscille entre le savoir encyclopédique et une encyclopédie des savoirs.
Claude BLANCKAERT (Centre Alexandre-Koyré, Directeur de recherches, C.N.R.S.) est un spécialiste de l'histoire de l'épistémologie et de l'anthropologie entre les Lumières et le XIXe siècle. Fabrice BRANDLI (Assistant en histoire moderne au département d'histoire générale de la Faculté des lettres de l'Université de Genève) rédige une thèse sur la diplomatie au temps des Lumières. Michel PORRET (professeur d'histoire au département d'histoire générale de la Faculté des lettres de l'Université de Genève) enseigne l'histoire moderne. Ses recherches portent notamment sur l'histoire intellectuelle et institutionnelle des délits et des peines, du corps, de la médecine judiciaire et de la censure des imprimés au temps des Lumières.